dimanche 11 juillet 2010
un fascisme spirituel (II)
Sur la Garde de Fer, les principaux textes légionnaires sont les suivants: C Z Codreanu, la Garde de Fer, eed. Prométhée, Paris, 1938; C Z Codreanu, le livre du chef de nid, ed Pamântul, Madrid, 1978; C Z Codreanu, Journal de prison, Pardès, Puiseaux, 1986; C Z Codreanu, Circolari e manifesti, All’insegna del Veltro, Parme, 1984; H. Sima, Histoire du mouvement légionnaire (1919,1937), éd. Dacia, Rio de Janeiro, 1972; F. Bradesco, Antimachiavélisme légionnaire, éd. Dacia, Rio de Janeiro, 1963; F. Bradesco, Le nid, unité de base du Mouvement Légionnaire, éd. Carpatii, Madrid, 1973; F. Bradesco, Les trois épreuves Légionnaires, éd. Prométhée, Paris 1973. F. Bradesco, La Garde de Fer et le terrorisme, éd. Carpatii, Madrid, 1979. P. Chinoaga, Un chapitre d’histoire roumaine, éd. Prométhée, Paris, 1962; Ion Motza, l’uomo nuovo, Ar, Padoue, 1977; Claudio Mutti (éd), Al passo con l’Archangelo, Ritmi legionnari, All’insegna del Veltro, Parme, 1982; M. Sani (éd), Testamento de Ion Motza, All’unsegna del Veltro, Parme? 1984. Les principales études sur la Garde de Fer sont les suivantes: E. G. Roberts, les mouvements nationalistes en Roumanie, Bucarest, 1948; P Guiraud, Codreanu et la Garde de Fer, éd. du Francisme, Paris, 1940, 2 ème édition éd. Prométhée, Paris, 1968, 3ème édition du Trident, Paris, 1990. j; et j. Tharaud et J., L’envoyé de l’archange, Plon, Paris, 1939; M. Ambri, I falsi fascismi: Ungheria, Jugoslavia, Romania, 1919-1945, Jouvence, Rome, 1980; C. Sburlati, Codreanu et la Guardia di Ferro, Giovanni Volpe éd. Rome, 1977; A. E. Ronnett, Romanian Nationalism: the legionnary Movement, Loyola University Press, Chicago 1974; Agathon et Vulfran Mory, Codreanu et la Garde de Fer: le dossier, éd. du Trident, Paris, 1991; E. Weber, «Romania» dans H. Rogget et E. Weber (éd.), The Européan Right, An historical profile, University of California Press, Berkeley-Los Angeles, 1996, pp. 501-574; E. Weber, «The men of Archangl», Journal of contempory history, 1966 pp. 101-126. N. Nazy-Talavera, the green Shirts and the others. A history of fascism in Hungary and Romania, Stanford, 1971; le numéro spécial de la revue Totalité, «Un mouvement chevaleresque au XX ème siècle: la Garde de Fer», n° 18-19, 1984, qui reprend de nombreux textes parus dans la revue italienne Domani, n°2-3, 1978. Les articles d’Evola sur le sujet sont: «légionarismo ascetico: colloquio col capo della «Guardie di Ferro», Regime Fascista, 27 mars 1938, tr. fr. P. Baillet, «Légionnarisme ascétique: rencontre avec le chef des « Gardes de Fer», Totalité n°2, 1977, pp. 6-10 et Totalité n°18-19, 1984, pp. 198-204; «Nationalismo ed ascesi: la Guardia di Ferro» [nationalisme ascétique: la Garde de Fer], Corriere Padano, 14 avril 1938; «Dopo l’assassinio di Codreanu: la tragedia del legionarismo romeno» [Au sujet de l’assassinat de Codreanu: la tragédie du légionnarisme roumain], Corriere Padano, 14 avril 1938; «Nella tormenta romena: voce d’oltretomba», [Dans la tourmente roumaine: voix d’outre-tombe], Quadrivio, 11 décembre 1938; «la tragedia della «Guardia di Ferro» romena: Codreanu» [la tragédie de la «Garde de Fer» roumaine: Codreanu], La Vita Italiana, XXVI-309,décembre 1938, pp. 730-744, tr. fr. G. Boulanger, «la tragédie de la Garde de Fer roumaine», Totalité, n°18-19, 1984, pp.179-197. «Il mio incontro con Codreanu» [Ma rencontre avec Codreanu], Civilta I-2, sept-oct. 1973, pp. 51-54.
vendredi 9 juillet 2010
Un "fascisme spirituel": la garde de fer
lundi 5 juillet 2010
Le mystère de la naissance-l’hérédité historique et l’hérédité d’en haut
Avec "Sintesi di dottrina della razza", publié en 1941 chez l’éditeur Hoepli comme suite logique de l’exposition des théories racistes contenues dans "Le Mythe du sang", Evola, nous dit le préfacier de l’édition publiée cinquante trois ans plus tard par Ar, formula une doctrine de la race fondée sur la notion traditionnelle de l’homme comme être tripartite, c’est-à-dire formé de trois éléments : esprit, âme, corps. Adriano Romualdi écrit à juste titre qu’il serait absurde de définir le racisme d’Evola comme un "racisme de l’esprit", car la race est avant tout une donnée psycho-physique", et a vu justement dans cette théorie évolienne "une analyse du fait racial intégrée dans une dimension plus profonde" ; pourtant, on ne peut pas nier que la caractéristique de la doctrine exposée dans "Synthèse" consiste en l’application de la catégorie "race" à l’élément spirituel de l’homme, autrement dit en l’entreprise osée de priver cette catégorie de la valeur brutalement naturaliste en laquelle elle risquait de s’épuiser à cause du pesant héritage positiviste et scientiste".
L’oeuvre comprend cinq parties, à savoir : "La race comme idée révolutionnaire", "Les trois degrés de la doctrine de la race", "la race de l’âme et la race de l’esprit", "la race aryenne et le problème spirituel", "la race et le problème de la nouvelle "élite"". Dans le sixième chapitre de la troisième, Evola aborde un problème fondamental qu’il avait déjà traité dans "Révolte contre le monde moderne" et qu’il sera amené à étudier encore une fois, quelques années après la publication de "Synthèse", dans "La doctrine de l’éveil" ; et, en l’occurence, il le fait, bien entendu, à un point de vue racial.
Quelques retouches ont été apportées à la version française publiée par L’Homme Libre en 2002.
Le mystère de la naissance. L’hérédité historique et l’hérédité d’en haut.
Il est cependant bon de faire précéder l’exposition des principes directeurs de cette partie du racisme par quelques considérations sur le problème de la naissance, pour éclaircir définitivement ce que nous avons dit de l’hérédité.
Même si on est venu à bout de toutes les principales objections que, d’un point de vue immédiat, pratique ou intellectualiste, de bonne ou de mauvaise foi, on a l’habitude d’élever contre la doctrine de la race, il semble en rester une, aussi insurmontable que décisive. On peut nous dire : bien, tout ce que vous affirmez est juste. Mais, tout compte fait, un homme est-il coupable d’être né dans une certaine race et non dans une autre ? Est-il donc responsable du fait qu’il a des parents ou des ancêtres "aryens", juifs, nègres ou peaux-rouges ? A-t-il donc voulu tout cela ? Avec votre théorie de la race vous vous en tenez, malgré tout, à un point de vue purement naturaliste. Vous faites d’une donnée naturelle un destin et vous y bâtissez votre système au lieu de porter votre attention essentiellement sur les valeurs dans lesquelles la personnalité humaine peut vraiment entrer en jeu et qu’on peut attribuer à celle-ci.
C’est là, en quelque sorte, l’ultima ratio des adversaires du racisme. Et il faut reconnaître que cette objection n’est ni spécieuse ni étrange, mais qu’elle a une portée réelle, si l’on n’adhère pas aux déformations matérialistes et collectivistes qu’a subies la doctrine en question et qu’on se place au contraire au point de vue traditionnel, qui fait toujours ressortir les valeurs de la personnalité. Cependant, envisager cette objection, c’est affronter immédiatement le problème de la naissance. D’un point de vue supérieur, spirituel, la justification de l’idée raciste dépend de ce problème et de sa solution.
Arriver à des points de référence solides en la matière est cependant fort difficile aussi longtemps qu’on reste dans le cadre des vues qui ont été introduites en Occident avec l’avènement du christianisme. Et ce n’est pas par hasard : race et suprarace, culte du sang, aryanité, sont toutes des notions qui se formèrent et s’affirmèrent essentiellement dans des civilisations préchrétiennes. C’est dans ces traditions et dans leur sagesse qu’il faut donc chercher les éléments d’une solution aux problèmes que le retour de ces idées soulève aujourd’hui. Les conceptions de l’homme et de la vie plus récentes ne pourront nous fournir que des points de vue incomplets et souvent inadéquats.
Aussi ne faut-il pas s’étonner que le problème de la naissance reste considérablement obscur par rapport à la vision chrétienne du monde. Pour des raisons précises et assurément non arbitraires, que nous ne pouvons pas exposer ici, l’Église dut rejeter l’idée de la préexistence, qu’avaient toujours reconnue les traditions précédentes : elle a donc nié que le noyau spirituel de la personnalité préexiste à la naissance terrestre ainsi que, naturellement, à la conception. Dans la théologie chrétienne, les choses, à cet égard, ne se présentent pas toujours d’une manière aussi simple que pourrait le faire croire cette négation. Pourtant, la vue fondamentale du christianisme est que toute âme humaine est unique et qu’elle est créée du néant par Dieu lorsqu’elle est insufflée dans un corps ou un embryon humain apte à la recevoir. Qu’un homme soit né dans une race plutôt que dans une autre devient alors un mystère théologique : "Dieu l’a voulu ainsi" et, d’ordinaire, on admet que la volonté divine est impénétrable.
La conception de l’ancienne humanité à cet égard était fort différente et c’est la seule qui permet de dépasser l’objection que nous avons déjà signalée. Pour une exposition complète de cette conception, nous devons encore une fois renvoyer le lecteur à Révolte contre le monde moderne : en résumé, nous nous limiterons ici à dire que, à ce point de vue, la naissance n’est ni un hasard, ni le fait de la volonté divine ; être fidèle à sa nature n’est pas une passivité, mais témoigne de la conscience plus ou moins claire d’un lien profond entre notre moi et quelque chose de transcendant et de supraterrestre, qui peut produire un effet transfigurant. C’est là l’essence de la doctrine du karma et du dharma, doctrine qu’il ne faut pas confondre avec l’idée de la "réincarnation". Comme nous l’avons démontré ailleurs, la théorie de la réincarnation est soit une conception étrangère à la spiritualité "aryenne", qui est essentiellement celle des cycles de civilisations préaryens, tellurico-matriarcaux, soit l’effet de méprises et de déformations auxquelles certaines vues traditionnelles ont donné lieu dans certains milieux théosophistes modernes. Si, dans le monde traditionnel, et même aryen, il y a apparemment des témoignages précis en faveur de la croyance en la réincarnation, en réalité, il ne s’agit ici que de la forme symbolique qu’un savoir supérieur a dû revêtir pour le peuple et les non initiés.
De toute façon, pour le problème qui nous occupe, il faut se référer, non pas à la réincarnation, mais à la doctrine selon laquelle le moi humain comme moi doté d’une nature propre déterminée est l’effet, le produit, le mode d’apparition, dans certaines conditions d’existence, d’une entité spirituelle qui lui préexiste et le transcende. Et, puisque tout ce qui est temps, d’une manière ou d’une autre, est uniquement quelque chose d’inhérent à la condition humaine, il n’y a pas, strictement parlant, de préexistence, d’antériorité au sens temporel.
On entre dans un domaine fort difficile, par là même que les conceptions et les formulations qui sont les nôtres ici-bas ne peuvent pas s’y appliquer et que, si l’on s’en sert pour décrire une réalité différente, elles peuvent facilement conduire à des falsifications et à des déformations. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire de distinguer une double hérédité. Celle qui préexiste à l’individu au sens temporel, et non transcendantal, est l’hérédité des parents, de la famille, de la race, d’une certaine civilisation, d’une certaine caste, etc., et partant, plus ou moins, tout ce qu’on entend communément par hérédité. Mais tout ceci n’épuise pas la réalité spirituelle de l’individu, comme le voudraient le matérialisme et l’historicisme : ce qu’il faut considérer comme déterminant et essentiel, c’est une intervention d’en haut, un principe revêtant et utilisant comme matériau d’expression et d’incarnation tout ce que cette hérédité a acquis, ses lois et ses déterminismes. De plus, il faut voir que l’hérédité biologico-historique d’une lignée déterminée est choisie et adoptée lorsqu’elle peut représenter approximativement une sorte d’expression analogique d’une hérédité transcendantale.
C’est pourquoi, dans tout être, deux types d’hérédité se rencontrent et convergent, l’une terrestre, historique, que, dans une large mesure, on peut définir positivement, l’autre spirituelle, supraterrestre. Ce qui établit un lien entre elles, et donc ce qui détermine la synthèse qui définit une nature humaine déterminée, c’est un événement, qui est rendu par différents symboles dans les diverses traditions, et qu’il n’est pas possible d’étudier ici. Au fond, comme nous l’avons indiqué, ce qui entre en jeu ici, c’est une sorte de loi des "affinités électives". Pour l’illustrer par des applications, nous dirons, par exemple, qu’on n’est pas homme ou femme, de telle ou telle race ou caste, etc., parce qu’on est nés ainsi, par hasard, par la "volonté de Dieu" ou par un mécanisme de causes naturelles, mais, inversement, si l’on est nés ainsi, c’est parce qu’on était déjà homme ou femme, de telle ou telle race ou caste, etc., naturellement, par analogie, dans le sens d’une disposition, vocation ou intention transcendantale que, faute de concepts adéquats, nous ne pouvons entrevoir que dans ses effets. D’une certaine manière, on a donc l’interférence de la ligne horizontale d’une hérédité terrestre et de la ligne verticale d’une hérédité non terrestre. C’est lorsqu’elles se croisent que, selon l’enseignement traditionnel, se produit la naissance ou, pour mieux dire, la conception d’un nouvel être, l’incarnation. La race, la caste, etc., existent donc dans l’esprit avant de se manifester dans l’existence terrestre et historique. La diversité provient d’"en haut", ce qui s’y rapporte sur la terre n’est que reflet et symbole. Tel on a voulu être selon une nature primordiale et une réflexion transcendantale, tel on est. Ce n’est pas la naissance qui détermine la nature, mais, inversement, c’est la nature - au sens le plus large, car, là encore, les mots courants sont traîtres - qui détermine la naissance.
Julius EVOLA
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dimanche 4 juillet 2010
Tradition in Revolt (the scorpion)
The works of the artist and intellectual Baron Julius Evola are classics, classics to the kind which are often quoted, often referred to, whose status is unquestioned, but which have nevertheless lead a cryptic, even marginal existence in the history of modern European thought. Part of the reason for this in Evola's case may be that his philosophical works are certainly not always easy to read and many readers cannot understand Italian and must wait for a translation.
Evola is not classifiable, not in relation to his main themes, still less in relation to specific spiritual or political positions. How far the word "political" can usefully apply to Evola at all is debateable. He followed the early development of Fascism in Italy in the twenties with considerable, even enthusiastic sympathy, but he was a thorn in the side of Fascism once it had itself become the established order. In Germany, where he went on a lecturing tour during the war, he was met with polite scepticism. He was badly injured in an air-raid in Vienna in 1945 and remained a cripple until his death in 1974. He was not active in any of the post-war rightist movements in republican Italy, although he continued intellectual discussions with the sons and grandsons of former Fascists.
Along with René Guénon and Leopold Ziegler, Julius Evola belongs to a school of thought which, in the twenties and thirties, subjected Western Enlightment (historically speaking understood by these thinkers as an agent of modernism), to a fundamental critique. The difficulty of Evola's approach lies in the fact that a comparison between European-American modern society on one hand, and the Mediaeval or Indo-Aryan feudal one on the other, is impossible within a universal historical perspective, they are too far apart. A crucial argument of Rivolto contro il mondo moderno is that the modern world has in any case broken away from all historical awareness whereas "Traditional" structures, for exemple the Greco-Roman or the Irano-Indian, were organized on the basis of their awareness of their own belonging, belonging that is, to the "eternal" unchanging cycles of human history. The Ancient World at the time of Plato were aware of everything recurring in history; the worst Age, the Age of Iron would necessarily be followed by a new Golden Age. The social structure of traditional societies is hierarchical because they are a reflection of the hierarchy of the cosmos, timeless realitiy: "above" are the Priests, Kings, Knights; "Beneath" are the folk, lay persons, dependents, farmers. Evola called this the "solar order".
The modern world has put an end to all that and has replaced it with its own concept of (dis)order. The individualism of modern societies, which are without Tradition, accepts neither that people are unequal nor that Authority and Hierarchy as such defy analysis. the characteristic of the modern Age, which Evola equates with the "Age of Iron", outlines and forseen in nearly all pre-modern societies, is the loss of identity and the rise of collectivism, a characteristic of Bolshevist and Western societies alike. But Evola could also not identify entirely with the fascist model and he distanced himself from the Third Reich.
To read Rivolta contra il mondo moderno can be compared to taking a camera journey to the moon. It is simultaneously "out of the world" and compelling. The writer assumes that his reader is fairly knowledgeable in history and philology as well as being prepared to start from a radically new (or radically old) point of departure. If nothing else though, this book will demonstrate to the reader the ephemeral, indeed wholly marginal character of the prevailing social order, but this is not a book which can be recommended in the normal way. Either someone takes the trouble to devote to this 420 page work the effort it requires or he should let it be. The value of such a work as this is certainly not going to be reflected in its sales figures. But it is a classic for all that.
(Karl Richter, The Scorpion, No.17, Spring 1995)
samedi 3 juillet 2010
Report to Himmler on Julius Evola
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